Posté le 04 Juil 2018 • Dans : Caritatif, Traductions, Vidéos0 commentaire(s)

Keira a apporté son soutien à l’association caritative Made by Dyslexia, qui milite pour une meilleur compréhension de ce qu’est la dyslexie, et un meilleur encadrement des personnes atteintes. Dans une interview filmée, l’actrice revient sur sa propre expérience de la dyslexie :

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Quand j’avais environ 5 ans, l’école, c’était génial, parce que j’étais la meilleure de ma classe. Je faisais la lecture devant tout le monde, et je me trouvais incroyablement intelligente. Et quand j’ai eu 6 ans, on a réalisé qu’en fait, je ne lisais pas du tout. Ma mère me faisait constamment la lecture, nous avions beaucoup de livres à la maison, et je les avais mémorisés. Et c’est finalement lorsque quelqu’un m’a donné un livre que ma mère ne m’avait pas lu, qu’on a réalisé que je ne lisais pas, et que je ne savais pas lire du tout. Alors, à 6 ans, je suis passée de la première de la classe, à la dernière. Je me souviens encore du choc que ç’a été, et de la manière complètement différente dont je me suis vue, à partir de cet instant. J’ai eu vraiment beaucoup de chance d’être dans une école primaire publique géniale, et mon frère était également passé par cette école et avait été diagnostiqué comme étant dyslexique, donc ils s’étaient déjà occupés de lui. Les enseignants ont dit à mes parents qu’ils devaient trouver une carotte à agiter devant moi, qu’il n’y avait aucune raison que je ne puisse pas être capable de lire et de réussir à l’école. Mais ils devaient trouver une motivation. Et, heureusement pour moi, je voulais jouer la comédie. C’est mon directeur, qui était un homme super, David Cooper, qui a dit à ma mère : « Si elle veut jouer la comédie, laissez-la faire. Mais elle n’aura le droit de le faire que si ses notes restent stables, ou s’améliorent. Si une note baisse, vous lui retirez la carotte. »

Je crois que j’ai toujours été très créative. Que ce soit l’art, la comédie, la musique… J’ai toujours été douée pour l’écriture. J’étais la meilleure dans ces classes, simplement, mon orthographe était désastreuse. Encore une fois, les enseignants que j’ai eus ont compris qu’il était important que je sache que mes arguments dans mes rédactions, dans les histoires que je racontais, étaient supers, valables et intéressants, et que c’est ça qu’ils notaient. Et que l’orthographe et la ponctuation étaient des choses totalement différentes. Parce qu’en les séparant, ça ne signifie pas que vous n’êtes pas assez intelligent, mais que vous n’êtes pas doué pour cela en particulier, et que ce n’est pas grave, ça se travaille, et que votre histoire est tout de même réussie. Parce qu’en réalité, la confiance en soi est primordiale, et si vous dîtes à un enfant qu’il n’est pas doué pour quelque chose, si vous lui dîtes qu’il est stupide, alors il en aura l’impression. Je crois qu’il est très important de dire : « Tu n’es pas stupide. Ton cerveau fonctionne seulement différemment de celui d’autres personnes, et tu peux trouver d’autres moyens pour contourner ça, et tu seras doué pour d’autres choses. Il se peut que ton orthographe ne soit pas géniale, ou que tu ne lises pas rapidement. Mais tu apprendras à lire, et tu apprendras l’orthographe qui te sera nécessaire. Mais tu seras meilleurs dans d’autres domaines. » Je pense que c’est incroyablement important de savoir ça, quand on est enfant.

Mon orthographe fait rire les gens. En fait, elle me fait rire moi-même. Et ma lecture, si je dois lire inopinément, c’est ridicule. Le texte aura un sens complètement différent. Ca n’aura aucun sens. Ce qui, étant donné mon métier, était très difficile, parce que, si vous me donnez un page de dialogue tout de suite, je peux plus ou moins y arriver. Les mots dansent, et il me faut un moment. Je dois vraiment l’apprendre et prendre mon temps avec le texte. Je dois toujours préciser : « Vous ne pouvez pas me donner une scène réécrite le jour-même et vous attendre à ce que je la joue correctement. Si vous me donnez une scène réécrite la veille, et que je peux la travailler durant la nuit, alors je pourrais la jouer correctement. »

Je crois avoir été très chanceuse d’être diagnostiquée à 6 ans, parce que ç’a été la clef d’absolument tout. Je pense que, probablement à cause de ma dyslexie, mon éthique professionnelle a toujours été très haute. Je crois qu’il est vital que les enseignants soient formés à propos des dyslexiques, de la dyslexie, de comment la repérer, et de comment travailler avec des enfants dyslexiques. C’est absolument vital, parce que le monde est en train de changer, et l’imagination est la clef de tout, et qu’il risque d’y avoir beaucoup d’enfants dont le potentiel est gâché, si l’on ne forme pas nos enseignants à leur enseigner efficacement.

Traduction par et pour Admiring Keira Knightley. Reproduction interdite.

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